Pour la grande majorité des jeunes athlètes du Festival olympique de la jeunesse européenne d’hiver 2019 à Sarajevo et à Sarajevo Est, cet événement constitue leur première occasion de participer à une compétition dans une atmosphère olympique.

Ce qui n’est pas le cas pour Evgenia Radanova et Stefan Georgiev, deux athlètes bulgares devenus entraîneurs qui ont participé au tout premier FOJE d’hiver à Aoste, en Italie, en 1993. La patineuse de vitesse sur courte piste et le skieur alpin ont depuis poursuivi une carrière sportive couronnée de succès y compris neuf participations aux Jeux Olympiques d’hiver et même une édition des JO (pour Evgenia en cyclisme).

Les deux se souviennent bien de leur séjour à la première édition du FOJE d’hiver, tant sur les sites de compétition qu’en dehors, lors des occasions de loisir.

«Pour moi, c’était comme un paradis, car tout y était très différent de notre pays à cette époque», a déclaré Evgenia, qui avait remporté le bronze à Aoste. «Mais je me souviens surtout des moments agréables et amusants vécus avec mes collègues. Nous portions les mêmes uniformes, avec le même équipement, et pour moi c’était incroyable. Cela ne m’est jamais arrivé auparavant.”

Six fois olympiens et trois fois médaillés olympiques, ils ont également beaucoup apprécié un autre aspect du FOJE: participer aux compétitions avec des jeunes de leur même tranche.

«J’étais vraiment contente de rivaliser avec de jeunes patineuses, car auparavant j’avais toujours rencontré des seniors et j’avais toujours terminé deux ou trois places derrière elles», a-t-elle déclaré. « Etre à Aoste en compétition avec des jeunes de mon âge – et les battre – c’était dingue pour moi à cette époque. »

Désormais arrivé à sa 14ème édition, le FOJE a considérablement évolué depuis la participation de Radanova et Georgiev à Aoste. La première édition réunissait 708 athlètes de 33 nations dans cinq sports. Cette semaine, à Sarajevo et à Sarajevo Est, quelque 911 athlètes de 46 nations se sont disputés l’or dans huit sports. Les deux entraîneurs voient également une différence énorme dans les aspects organisationnels du festival.

«À l’époque, c’était quelque peu amateur, mais de nos jours, c’est une manifestation tout à fait professionnelle. C’est complètement différent » a déclaré Georgiev qui après Aoste a participé aux compétitions de Nagano 1988, Salt Lake City 2002, Turin 2006 et Vancouver 2010.« Notre équipe voyage maintenant dans ses propres moyens de transport, la préparation du ski est parfaite. À Aoste, mon entraîneur avait préparé mes skis en Bulgarie et les avait emmenés directement sur les pistes. Peu importe les prévisions ou la température. C’était une histoire complètement différente, mais c’était amusant.

Après avoir fait leurs premiêres armes lors du FOJE d’hiver, à l’instar de leurs élèves mais 26 ans plus tôt, Radanova et Georgiev estiment que cette expérience les aide à mieux comprendre leurs jeunes protégés, ce qui leur permet également de les aider à trouver des moyens de maintenir leur niveau de motivation.

«Quand je les regarde, je peux voir dans leurs yeux la peur, le stress. Je suis à même de ressentir exactement ce qu’ils éprouvent » a déclaré Radanova, qui a commencé à travailler avec ses athlètes il y a six ans, alors qu’ils n’avaient que 8 ans. «Je dis à mes athlètes qu’ils doivent croire en eux-mêmes. Quand j’ai commencé, je ne croyais pas en moi. Mais à chaque petit pas en avant, je savais que je pouvais aller encore plus loin. Pas à pas, tout est possible.”

La Bulgarie n’a pas encore remporté de médailles à Sarajevo et à Sarajevo Est. Malgré des performances décevantes pour leurs athlètes en ski alpin et en patinage sur piste courte, Radanova et Georgiev croient fermement que le simple fait d’être ici incitera leurs athlètes à améliorer leurs performances.

«Pour mon équipe, mentalement, ils ne sont peut-être pas encore prêts. Mais ils ont maintenant compris ce qui était nécessaire et j’espère que ce sera un pas en avant pour eux » a déclaré Georgiev. «Et pour certains athlètes, il est préférable de les laisser s’amuser et de ne pas les pousser car parfois ils s’épuisent. Laissez-les apprécier d’être avec d’autres jeunes de différents sports.

«C’est aussi une sorte d’éducation, un pas vers l’avenir. Il ne faut pas toujours que la victoire soit à 100%. Certains athlètes sont prêts, comme ceux de certains des meilleurs pays, mais d’autres ne le sont pas. Et c’est un autre aspect positif du FOJE. ”