«C’est une expérience unique dans une vie, une émotion que je n’arrive pas à décrire.»

C’est ce qu’a déclaré Larisa Cerić de Bosnie-Herzégovine après avoir allumé la Flamme de la Paix pour ouvrir le Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE) d’hiver tenu l’année dernière à Sarajevo et à Sarajevo Est.

Cela en dit long sur Larisa et sa réputation dans son pays d’origine : une judoka participant à un sport d’été a été choisie pour cet honneur lors d’une manifestation de sports d’hiver. Elle est la fierté et la joie de la Bosnie-Herzégovine et l’un de ses meilleurs espoirs de remporter une médaille aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 l’année prochaine.

La Bosnie-Herzégovine n’a pas encore obtenu de podium aux Jeux Olympiques depuis ses débuts comme nation indépendante en 1992. Ainsi, Larisa s’est provisoirement qualifiée * pour Tokyo (ses deuxièmes JO après Rio 2016) et elle s’est régulièrement classée parmi les meilleures judokas féminines du monde dans la catégorie +78 kg. Force est de constater que les attentes sont élevées pour la jeune femme de 29 ans.

Non pas qu’elle soit excessivement inquiète: Larisa a été toute sa vie une pionnière pour son pays.

«L’année dernière à Minsk 2019, j’ai remporté une médaille d’argent et c’était la première médaille pour la Bosnie-Herzégovine aux Jeux Européens, je suis donc très fière de mon résultat ainsi que pour mon entraîneur qui m’a si bien préparée ; ce jour-là j’étais vraiment au top de ma forme», commente Larisa. «Je pense que cette expérience m’aidera l’année prochaine aux Jeux Olympiques.»

Les choses semblent aller dans la bonne direction. Après une longue interruption due à la pandémie de COVID-19, Larisa Cerić a su toutefois rebondir très fort lors de sa dernière compétition, le 3 octobre à la Dubrovnik Senior European Cup 2020, où elle a terminé deuxième.

Un résultat impressionnant puisque pendant de nombreux mois en raison des règles de distanciation sociale imposées en Bosnie-Herzégovine, elle n’avait pas été autorisée à pratiquer son sport.

«Je ne pouvais pas faire de judo, mais je faisais du vélo et j’allais dans un gymnase privé pour faire de l’haltérophilie», dit-elle à propos de ses efforts pour rester en forme au début de cette année. «Sarajevo est entourée de montagnes et chaque matin je faisais de grandes balades à vélo, mais ce n’était pas aussi bien que le judo.»

En plus d’avoir remporté la première médaille aux Jeux Européens pour son pays, en 2018 Larisa est également devenue la première athlète de Bosnie-Herzégovine à figurer en tête du classement mondial de la FIJ. Désormais, elle est fermement engagée à réaliser une autre première pour son pays aux Jeux Olympiques de l’année prochaine. Bien que, comme elle dit l’avoir appris par la pandémie, elle veut vivre davantage dans le présent sans regarder trop loin. «A un certain moment vous avez une vie normale et un instant après, tout est arrêté», dit-elle. «Je pense donc qu’il n’y a pas lieu de regarder si loin vers l’avenir. Il faut vivre au jour le jour – je crois que c’est la principale leçon que j’ai apprise en cette période : je dois vivre au jour le jour. » La prochaine étape pour Larisa Cerić est d’être parfaitement en forme pour le Grand Chelem Hongrie 2020 de cette semaine, le 23 octobre. Après quoi, elle avancera un pas à la fois jusqu’à Tokyo 2020. «Après tant de mois sans judo, il était difficile de se remettre en forme», conclut-elle. «Mais j’espère que je trouverai une bonne motivation et que je serai prête pour les Jeux Olympiques de l’année prochaine.» * En raison du report d’un an des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, la Fédération internationale de judo (IJF) a revu son processus de qualification. La liste actuelle de la FIJ est provisoire et «indique uniquement que le judoka serait qualifié si les Jeux Olympiques avaient lieu aujourd’hui. La liste subira probablement des changements considérables d’ici le 28 juin 2021, date limite pour l’obtention de points pour la qualification olympique. »