Bien qu’au début de sa carrière, Donjeta Sadiku a déjà dû apprendre l’art de la patience.

En tant que boxeuse, elle a l’habitude d’attendre, mais pour le moment l’athlète kosovare doit porter patience et attendre sa chance de terminer la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Donjeta, 21 ans, était à mi-chemin de l’épreuve de qualification olympique européenne à la Copper Box au parc olympique de Londres lorsque le tournoi a été suspendu en raison de la pandémie de coronavirus.

A deux victoires de la qualification pour ses premiers Jeux Olympiques,  elle doit maintenant attendre les nouvelles dates du tournoi pour tenter de gagner sa place.

«Je suis allée à Londres dans le but de me qualifier, mais à cause de la pandémie de COVID-19, les qualifications ont été arrêtées», a-t-elle déclaré.

«Cela signifie que je vais devoir essayer de continuer à partir de là où je me suis arrêtée.  Je suis à deux combats de mon objectif et je crois en moi.

«Mon objectif principal est de gagner le tournoi olympique de Londres.  J’espère être en bonne santé et je crois fermement que je me qualifierai pour Tokyo 2020. »

Jeune championne

Donjeta Sadiku a commencé la boxe à l’âge de 12 ans. Elle avait déjà essayé plusieurs arts martiaux, mais c’était la boxe qui a fait la différence et elle est rapidement devenue un pilier du BK Gollaku Club de Pristina, la capitale du Kosovo.

Après avoir remporté le championnat des écoles du Kosovo dans les catégories 54 kg et 60 kg, elle a obligé le monde de la boxe à s’arrêter et à la remarquer lorsqu’elle a remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde juniors féminins de Taipei 2015 dans la catégorie poids léger -60 kg.

La boxeuse orthodoxe a progressé et acquis plus d’expérience en 2018 lors de ses premiers championnats d’Europe à Sofia, Bulgarie.

Un an plus tard, Donjeta faisait partie de l’équipe du Kosovo qui participait aux Jeux européens de Minsk 2019, seule boxeuse de la délégation.  Pour montrer sa stature grandissante au sein du sport kosovar, elle a eu l’honneur d’être le porte-drapeau de son pays lors de la cérémonie d’ouverture.

«Passer à la catégorie senior a été un peu plus difficile, mais pas trop», a-t-elle précisé.  «Normalement, l’intensité de l’entraînement chez les seniors est différente de celle des jeunes, mais pour moi, cela n’a pas du tout été un problème.

«Minsk a été pour moi une expérience inoubliable etune occasion spéciale d’apprendre.  Depuis lors, mon implication et mon objectif dans la boxe se sont encore plus développés.

Après le début de la COVID-19, Donjeta Sadiku a travaillé dur pour rester en forme physiquement et mentalement afin de pouvoir reprendre directement sa préparation pour le tournoi de qualification de Tokyo 2020 dès que la date sera fixée.

De retour sur le ring

En octobre, elle a réussi à remonter sur le ring pour combattre lorsqu’elle a participé au tournoi international de boxe féminine des Balkans.

Ce fut une rentrée éblouissante qui lui a permis de terminer avec l’argent après avoir perdu face à la brésilienne Beatriz Ferreira, championne du monde en titre des -60 kg.

Un résultat qui a montré que Donjeta Sadiku a su mettre à profit une année supplémentaire de  préparation. Lorsque les qualifications reprendront, il y a tout lieu de croire qu’elle réservera son billet pour Tokyo 2020.

«Peut-être que cela aurait été bien de continuer à concourir cette année, mais le report d’un an est dans mon intérêt, car cela me permettra d’acquérir encore plus d’expérience», précise-t-elle.

«J’ai vraiment apprécié [la boxe à Londres plus tôt cette année] et j’étais dans ma meilleure forme.  J’ai été contente de ma performance face à l’Allemands Maya Kleinhans lors de mon premier combat.

«Rien n’a encore été défini, mais je crois qu’à la fin ce sera positif pour moi.»