A la veille de sa troisième participation aux Jeux Olympiques cet été, la nageuse liechtensteinoise Julia Hassler ne cache pas sa joie.

Première nageuse de l’histoire à représenter le Liechtenstein lors d’épreuves internationales de natation, détentrice à 17 reprises d’un record national, porte-drapeau de son pays aux Jeux Olympiques de Rio 2016, ainsi que trois fois Sportive liechtensteinoise de l’année, Julia admet qu’elle est a réussi sa carrière sportive bien au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer toute petite, lorsqu’elle faisait ses premiers bassins à la piscine.

Aujourd’hui âgée de 28 ans, Julia Hassler est très zen alors qu’elle pense à Tokyo 2020, qui sera son chant du cygne olympique puisqu’elle se prépare à faire la transition vers une carrière de psychologue du sport.

«Oui, ma carrière de natation touche lentement à sa fin», dit-elle. «Pour le moment je ne suis pas sûre à 100% si Tokyo 2020 sera ma dernière compétition, mais ce seront certainement mes derniers Jeux olympiques. Après l’annonce du report des JO je ne savais pas bien si je devais continuer. Alors maintenant, au cours de ces derniers mois, je tâche simplement de donner le meilleur de moi-même pour tenter de me placer au sommet des Jeux, tout en profitant de chaque instant.

« Quel que soit le résultat, j’ai réalisé beaucoup plus dans ma carrière que je ne pouvais le rêver. »

Julia s’est qualifiée pour Tokyo 2020, en avril 2019 à la première occasion, sa première fois en nageant un A-Cut pour se qualifier directement aux JO, où elle participera aux épreuves de 400 m, 800 m et 1 500 m nage libre.

Après avoir obtenu son ticket avant le début de la COVID-19, Hassler avoue que son entraînement n’a pas été aussi affecté par la pandémie que d’autres athlètes, et malgré certains défis, elle a choisi de se concentrer sur les aspects positifs, comme être à la maison et avoir plus d’opportunités de voir les amis et la famille.

Cela lui a également donné plus de temps pour se consacrer à ses études. En plus d’avoir obtenu une maîtrise en psychologie, Hassler a terminé son mémoire de maîtrise il y a quelques semaines à peine. Son objectif après la compétition est de «trouver un emploi dans une entreprise que j’aime autant que la natation ».

« Je veux devenir psychologue du sport pour aider d’autres athlètes et transmettre mes expériences en matière d’études et de sport à la génération future », ajoute-t-elle.

Mais avant cela, il lui reste encore une dernière édition des Jeux Olympiques. Avec un peu plus de 50 jours avant l’ouverture, Hassler va s’inspirer de ses deux premières participations aux Jeux de Londres et de Rio de Janeiro, même si celles-ci se sont avérées être des expériences complètement différentes.

«Mes premiers Jeux olympiques se sont très bien déroulés», se souvient-elle. «J’ai marqué un record personnel dans mes deux épreuves. Tout était surréaliste et comme dans un rêve. J’étais sûre de vouloir revivre ça, mais après j’ai eu beaucoup de difficultés. Ça été très dur.

Elle admet que sa performance à Rio 2016, où elle a terminé 21e au 800 m nage libre, a été si mauvaise qu’elle avait estimé qu’elle n’avait pas fait beaucoup de progrès au cours des quatre années après Londres 2012.

Découragée par l’expérience, Julia Hassler a envisagé d’arrêter le sport – mais seulement après avoir goûté la joie de nager un dernier record personnel.

C’était une décision qui allait la garder à la piscine et au niveau élite bien plus longtemps qu’elle ne l’aurait cru, et non parce qu’elle était incapable d’établir un autre record personnel. Plutôt l’inverse, en fait.

« L’année 2017 a complètement changé la donne», dit-elle. « J’ai fait ma première finale aux Championnats du monde et j’ai remporté une médaille [de bronze] aux Championnats d’Europe…. et voilà, maintenant je suis toujours là et j’essaie juste de profiter de mes derniers Jeux et de quitter mes derniers Jeux Olympiques avec des souvenirs merveilleux.

Julia a récemment établi le record national du 400m nage libre aux Championnats d’Europe à Budapest en mai – performance qui a suivi son record national du 200 m nage libre à l’Open de Stockholm en avril.

Alors, que pense la nageuse la plus titrée de la Principauté de Liechtenstein, au sommet de sa forme, de ses chances à Tokyo 2020 ?

Un podium est-il hors de question ?

«Ce serait fou», dit-elle en envisageant un tel scénario. « Ce serait également la première médaille du Liechtenstein aux Jeux olympiques d’été. »

Avec pragmatisme, elle ajoute : « Mes objectifs sont d’y performer au mieux de mes capacités et d’améliorer tous mes temps. Puis on verra jusqu’où je peux aller avec ça. »

Nous lui souhaitons bonne chance à Tokyo et dans ses efforts post-sportifs !