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22 Juin 2019

LE SAMBO PRET A CONQUÉRIR LA SCÈNE INTERNATIONALE

Catégorie: Divers

22 juin 2019

Après avoir été au programme des premiers Jeux Européens de Bakou en 2015, cette année le sambo est de retour plus fort que jamais aux Jeux Européens de Minsk. Avant la première rencontre à guichets fermés au Palais des sports, les COE ont rencontré quelques athlètes qui leur ont dévoilé leurs expériences en matière de combat et comment ils contribuent à promouvoir la popularité de ce sport dans leur pays d’origine.

Le sambo, un art martial qui a vu le jour dans les années 1920 dans le cadre du programme de formation au combat corps à corps créé pour l’Armée rouge de l’Union soviétique, bénéficie d’une longue tradition dans les pays de l’Est européen.

Après avoir été reconnu provisoirement par le Comité international olympique l’année dernière, le sambo est en train de devenir de plus en plus populaire aussi dans d’autres régions du continent.

Ferenc Siranko fait partie de la centaine de samboïstes actifs en Hongrie. Il se dit «enthousiaste» de représenter son pays aux Jeux européens de Minsk 2019. «C’est un grand projet pour moi et pour mon entraîneur, et nous sommes fiers de ce que nous avons accompli jusqu’à présent.»
L’entraîneur de Siranko, Imre Papp, est le fondateur et le président de la Fédération hongroise de Sambo et le premier à avoir introduit ce sport dans le pays. Après avoir assisté à un match, il a été fasciné par le sambo et s’est depuis attaché à accroître sa popularité dans son pays natal.

«En 2007, j’ai fait un rêve», déclare Papp. «À l’époque, j’étais un professionnel du Muay Thai, mais je voulais savoir comment devenir samboïste. C’est la raison pour laquelle je suis allé en Ukraine et en Russie pour apprendre ce sport et pouvoir ainsi l’enseigner à mes garçons – et à mes filles – [en Hongrie]. C’est comme une mission. »

Papp a indéniablement réussi dans ses efforts jusqu’à présent, puisque l’histoire du sambo a commencé en Hongrie avec l’organisation du tout premier Grand Prix international de Budapest le 26 mai 2019. Cette journée a également coïncidé avec le 10e anniversaire de la Fédération de Sambo hongroise.

Selon Papp, cet art martial est unique, par l’attention physique et mentale requise des combattants. “Le sambo est complexe. Tout ce dont tu as besoin pour lutter, est à l’intérieur de toi-même.

Les Jeux Européens Minsk 2019 font partie de la mission que Papp s’est donné afin de sensibiliser le grand public au sambo. « Les contacts et les échanges avec d’autres équipes à travers le monde sont essentiels pour améliorer et développer les compétences de combat, peu importe le résultat » précise-t-il.

“Le plus important c’est de pouvoir participer à autant de jeux que possible. Je suis déjà venu au Bélarus, principalement pour les tournois de sambo, et nous entretenons d’excellentes relations avec l’équipe bélarusse. J’aime le Bélarus et ses habitants.  »
Selon son entraîneur, Siranko est l’un des meilleurs samboïstes hongrois de sa catégorie (100 kg). Bien qu’il ait perdu ses deux matches aujourd’hui, il dit avoir été impressionné par les prouesses de ses adversaires, mais il reste optimiste quant à ses futurs progrès.

“Mon premier opposant, Viktors Resko de Lettonie, était très fort. C’est un combattant formidable et j’ai beaucoup de respect pour lui », dit-il.

Siranko a qualifié la compétition à Minsk de «brutale», ce qui n’a rien de surprenant compte tenu de la pression physique exercée sur les combattants.

Contrairement à d’autres arts martiaux, le sambo présente moins de règles et de restrictions, ce qui permet par exemple à un samboïste d’attraper les jambes et les bras de l’adversaire pour le jeter au sol. Une façon de gagner instantanément un combat consiste en effet à mettre l’adversaire au tapis sur le dos.

«L’essentiel c’est de rester debout», affirme Jule Horn, samboïste allemande. « Si vous tombez, vous ne recevez que des points supplémentaires.»
«La lutte est officiellement gagnée lorsqu’un samboïste a huit points d’avance sur son adversaire », ajoute-t-elle.

La française Tiphaine Le Gall trouve que l’aspect le plus attrayant de ce sport est justement moins de règles et plus de liberté. Pratiquant aussi le judo et la lutte celtique, Tiphanie n’est pas une novice en arts martiaux, mais elle préfère de loin le sambo.
«Le sambo est plus amusant. En judo, il y a plus de restrictions, mais en sambo, vous avez la liberté de faire ce que vous voulez.»
Elle a commencé sa carrière de sambo il y a 11 ans et a été particulièrement enthousiaste à l’idée de faire valoir ses talents pour la première fois aux Jeux Européens.
«Je suis très impressionnée par les Jeux Européens jusqu’à présent. Le village olympique est absolument fantastique et la cérémonie d’ouverture a été époustouflante.»

Le rêve de Le Gall est de représenter la France et le sambo aux Jeux Olympiques, mais elle suppose qu’elle sera trop âgée pour le faire lorsque cela arrivera.

Tiphanie Le Gall participera aux quarts de finale de la catégorie -68 kg contre la Serbe Jandric Ivana. Au total, 144 samboïstes européens sont à Minsk cette semaine, dans l’espoir de remporter une médaille pour leur pays et de devenir ainsi un digne ambassadeur de ce sport.