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26 Juin 2019

LES BÉNÉVOLES DES JEUX EUROPÉENS – CES HÉROS DE L’OMBRE

Catégorie: Divers

26 juin 2019

Avec des centaines de compétitions sportives à leur actif, Anatoli Yanochkin (Russie) et Judith Gunion (Grande-Bretagne) sont deux des bénévoles les plus expérimentés parmi les 7 800 des Jeux Européens de Minsk 2019. Interviewés par les COE, ils se sont exprimés sur leurs motivations et les points forts pour devenir un élément crucial dans l’organisation d’une manifestation sportive.

Il faut dire tout d’abord qu’Anatoli Yanochkin, 80 ans, et Judith Gunion, 72 ans, ne sont pas des retraités ordinaires. De nos jours, ils consacrent la majeure partie de leur temps à faire du bénévolat et ils semblent ne pas vouloir ralentir de sitôt.

Ancien ingénieur, Anatoli a fait ses débuts en tant que bénévole en 2012, lorsqu’il a commencé sa formation pour les Jeux Olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi. Il avait été intrigué par une publicité qu’il avait vue à la télévision et s’était immédiatement persuadé qu’il allait postuler.

«Je suis allé sur internet et j’ai cherché le bon site pour m’inscrire. Ensuite, j’ai passé tous les tests de langue [nécessaires] et travaillé plusieurs heures au centre de bénévolat de Moscou avant les Jeux d’Hiver de 2014 », explique-t-il.

Depuis lors, 15 à 20 fois par an Yanochkin a participé à différents événements sportifs, dont certains de très haut niveau, tels la Formule 1 à Sotchi, la Coupe du Monde de la FIFA 2018 en Russie, les Jeux Olympiques d’hiver PyeongChang 2018 ainsi que d’innombrables autres compétitions sportives nationales.

Sa motivation derrière son engagement de bénévole est simple: «J’aime participer à des événements auxquels une personne normalement ne pourrait pas participer», explique-t-il.
«En tant que spectateur, vous achetez un billet et vous assistez à un événement, mais en tant que bénévole, vous passez [plus de temps] sur place et découvrez tout ce qui se passe dans les coulisses. »

Après avoir assisté à plusieurs compétitions sportives, Anatoli, qui travaille actuellement avec l’équipe de contrôle antidopage de Minsk, est impressionné par les Jeux Européens. Le niveau de l’organisation est au top, reconnait-il, comme celui des grandes compétitions sportives.

Judith Gunion, ancienne journaliste et massothérapeute sportive, n’est pas non plus une débutante dans le monde du sport. Spécialiste des zones mixtes ici à Minsk, elle apprécie d’être proche de l’action des Jeux Européens et souhaite qu’ils puissent continuer à l’avenir.

«Je n’avais jamais visité Minsk et je ne parle pas russe, mais je peux parler aux gens. J’adore toute l’ambiance.  »

Judith avait fait sa première expérience de bénévolat aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Ce furent ensuite de nombreux championnats du monde et les Jeux Olympiques de Rio 2016. Après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein à trois reprises depuis 2000, il n’existait plus de plan B pour ses 72 ans.

«J’ai l’esprit, j’ai le désir», dit-elle avec enthousiasme. «Je suis fatiguée, évidemment, je suis la première à l’avouer. Quand je rentrerai à la maison, je serai fatiguée pendant quelques jours, mais c’est normal. Je m’en remettrai et serai prête pour la suite. ”

Tout comme Judith, Anatoli a toujours été actif, refusant de passer son temps à «jouer aux cartes ou faire du jardinage»

Alpiniste accompli, Anatoli avait l’habitude d’organiser des expéditions dans toute l’ex-Union soviétique et il avait été moniteur de ski pendant de nombreuses années. Sa profession lui a permis de voir le monde, jusque dans les endroits les plus reculés comme l’Antarctique, où il a passé deux ans et demi à effectuer des recherches dans une station météorologique soviétique. Des années de voyage ont rempli sa vie d’innombrables aventures, mais aussi d’inévitables moments de terreur.

«En 1981, je suis parti en expédition dans l’Arctique et notre avion s’est écrasé lors de l’atterrissage, faisant deux morts parmi les 12 passagers», se souvient-il. Ironiquement, Anatoli avait survécu parce qu’il ne portait pas de ceinture de sécurité.

«Les deux personnes assises à côté de moi ont été étouffées, et moi j’ai été projeté en l’air depuis mon siège et je me suis cassé les deux jambes», explique-t-il. Depuis il boite. Des décennies après l’accident, les effets de l’accident sont toujours présents, mais le handicap physique ne le limite pas.

«Tous les sportifs souffrent d’un traumatisme quelconque, mais que faire? Nous continuons à vivre!

Après les Jeux Européens, Anatoli pense porter son attention sur les événements locaux prévus à Moscou plus tard dans l’année, tels le Forum urbain de Moscou, qui proposera des tables rondes avec des architectes et des gestionnaires urbains du monde entier.

Judith, quant à elle, se rendra au Pérou le mois prochain pour faire du bénévolat aux Jeux Panaméricains de 2019. « Je ne suis jamais allée au Pérou, c’est une occasion formidable », dit-elle.

Après des années d’expérience pratique précieuse, une question demeure: qu’est-ce qui fait un bon bénévole? «Il faut être gentil, poli et prêt à faire face à toute situation inattendue», déclare Anatoli. Judith dit la même chose, tout en soulignant l’importance de l’esprit d’équipe.

«Je veux juste faire partie d’une équipe. Je veux que les athlètes et les spectateurs rentrent chez eux en pensant qu’ils se sont bien amusés. ”