Thijs Nijhuis a passé les huit dernières années à réécrire le livre danois des records d’athlétisme.

Il n’y a pas si longtemps, il était simultanément champion national toutes les distances, du 1500m au marathon, un exploit qu’il a accompli après avoir établi le record danois lors du premier marathon auquel il a participé en 2018.

 La chance des débutants?

 À peine. Le joueur de 28 ans, qui se concentre sur les longues distances depuis ses débuts impressionnants dans le marathon, s’est qualifié pour ses premiers Jeux olympiques lors du marathon de Séville au début de l’année dernière.

Se qualifier pour les Jeux olympiques peut être une tâche ardue, mais imaginez pour cela d’avoir besoin de réduire de près de trois minutes votre record personnel.  C’est exactement ce Thijs a fait à Séville, avec un temps PB de 2: 10,57, soit 33 secondes en plus du temps de qualification requis pour Tokyo 2020.

«Je pensais vraiment que je pouvais y arriver», dit-il lorsqu’on l’interroge sur son expérience en Espagne.  «J’avais mis en place un plan d’entraînement solide cet été et terminer 31e à Doha aux Championnats du monde en 2019 m’a prouvé que j’étais sur la bonne voie.  Pendant la course à Séville, il y avait une vingtaine de personnes qui visaient toutes ce standard olympique, c’était génial.

«Les derniers kilomètres de la course ont été exténuants, mais quand j’ai vu le chrono avec 300-400m à parcourir, je savais que j’y étais  et j’ai concentré toute mon expérience.  Franchir la ligne d’arrivée a été incroyable, j’ai levé les poings en l’air, puis je suis tombé à genoux et j’ai versé quelques larmes.  Tout le travail acharné de la dernière décennie trouvait là sa pleine justification.  »

Nijhuis est un visage familier de la scène internationale de l’athlétisme depuis qu’il a remporté la 10ème place aux 10 000m des Championnats d’Europe U23 en 2013. Depuis lors Il a collectionné une gamme éblouissante de médailles et de trophées.

Bien  qu’il n’ait jamais couru de marathon avant ses vingt-cinq ans, Nijhuis a toujours cru qu’un jour il pourrait parcourir le chemin qu’il suit actuellement.  « Mon premier vrai souvenir olympique est le marathon d’Athènes 2004 où le coureur brésilien Vanderlei de Lima qui menait la course, a été poussé hors du parcours [par un spectateur] laissant Stefano Baldini [Italie] gagner la course, »  se rappelle Nijhuis.  «Cet événement m’a fait penser que tout et n’importe quoi peut arriver lors d’un marathon.  À 16 ans – je courais déjà depuis quelques années – j’ai confié à un journal local que mon rêve était de participer aux Jeux olympiques dans le marathon.  »

Ayant maintenant réalisé son rêve, Thijs Nijhuis savoure sa chance de courir à Tokyo 2020. «Je vais me concentrer sur la compétition et battre autant de mes concurrents que je pourrais.  Je vais m’assurer que je me suis préparé de la meilleure façon possible, puis je m’en tiendrai au plan de course.  »

Mais les plans les mieux conçus ne se concrétisent pas toujours, comme l’a montré le report des Jeux. Nijhuis a toutefois pu s’entraîner par temps chaud au Kenya et éviter largement l’impact négatif de la pause d’un an.

Bien qu’il ait été presque impossible pour Nijhuis de trouver des courses auxquelles participer au cours des mois écoulés, il montré un grand aplomb, convaincu que l’une de ses plus grandes forces est sa discipline à s’entraîner – qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, seul ou en groupe.  Il admet que lorsqu’il a débuté dans l’athlétisme, il n’était pas le coureur le plus fort ou le plus talentueux, mais son éthique de travail l’a toujours recompensé.

La même éthique de travail verra Nijhuis devenir bientôt médecin, car il est sur le point de terminer ses études à l’Université d’Aarhus.  Il reconnaît à sa faculté le mérite de lui avoir accordé du temps loin des cours pour se concentrer sur la poursuite de son rêve olympique.  «L’université m’a offert de très bonnes conditions pour être étudiant et athlète. J’ai ainsi décidé d’adopter le temps partiel pour pouvoir, espérons-le, participer à une autre édition des JO [en 2024].  Je suis conscient qu’une fois que je serai médecin, le temps à consacrer à la course sera plus difficile à planifier dans mon emploi du temps quotidien.  C’est la raison pour laquelle je veux me concentrer à 100% sur la course maintenant, avant de changer de vitesse plus tard dans la vie.  »

Après avoir connu des conditions météorologiques pénibles aux Championnats du monde à Doha en 2019 et s’être acclimaté davantage au Kenya, Nijhuis se dit aujourd’hui parfaitement préparé pour les températures chaudes de Sapporo, où se déroulera le marathon de Tokyo 2020.  Il est ravi d’avoir l’opportunité de s’affirmer comme l’un des meilleurs d’Europe dans une épreuve traditionnellement dominée par des coureurs de nations africaines.

Le pronostic pour Nijhuis est prometteur et tout le Danemark attendra impatiemment les résultats définitifs de son défi olympique de 42,2 km.